11
« Qu’est-il arrivé à ton visage ? »
Dans la fascination d’Ankhsenamon entrait une part d’inquiétude. Huy s’en réjouit. Cela signifiait qu’elle commençait à voir en lui une chance de survie. Si quoi que ce fût lui arrivait, elle en pâtirait. Sa petite main s’éleva pour toucher la joue déchirée. Ses doigts étaient frais et pleins de bonté.
« On m’a attaqué, c’est tout », répondit Huy.
Il n’était toujours pas retourné chez lui et l’activité intense de ces derniers jours l’avait épuisé. Il lui semblait que des semaines avaient passé depuis l’affrontement avec Kenamoun.
« C’est tout, vraiment ! »
Elle avait pris un ton impérieux. Nul ne devait oublier qui elle était, or il avait répondu d’un ton trop brusque, irrespectueux. De plus, on avait osé maltraiter un des siens. Dans son cœur, Huy commençait-il à faire partie de la famille ?
« Je t’en supplie, ne me pose pas de questions maintenant, dit-il plus humblement. Je voudrais solliciter une faveur.
— Parle. »
Il pesa ses mots avec soin.
« À présent que le grand dieu Amon a décrété que ton grand-père serait l’héritier de Nebkhépérourê Toutankhamon, l’enterrement du Dieu-Roi aura lieu dans les formes. Nous devons absolument quitter la cité.
— N’essaie pas de m’abuser par ton discours ampoulé. La véritable raison pour laquelle il faut partir est que Horemheb n’a pas renoncé, même si le Trône d’Or lui échappe pour l’instant.
— Oui, ma reine.
— C’est bien ce que je pensais, dit-elle en souriant. Mon cœur me parle, maintenant que le roi est mort. Je commence à vivre davantage pour moi et pour le pharaon que je porte.
— Puisse-t-il siéger sur le Trône d’Or !
— Ou puisse-t-elle !
— Certes. Mais cela est rare.
— Cela s’est déjà vu. Makarê Hatchepsout fut pharaon en son temps.
— Ne sommes-nous pas en train de rouvrir un vieux débat ? »
Elle sourit.
« Je suis satisfaite de partir, si j’ai l’assurance de Ay que la succession sera transmise à l’enfant qui croît dans mon sein.
— Je suis certain qu’il te la donnera. Je m’en porte garant.
— Puis-je me fier à toi ?
— Oui. »
Huy avait le cœur creux. Quelle pollution avait touché la pensée de l’homme, si l’on en était à user de duplicité pour assurer la sécurité des innocents ! Confiance, devoir, espérance, autant de notions que l’homme n’aurait jamais dû posséder : il n’en était pas digne.
« Mes gens me disent que Horemheb est ulcéré. Kenamoun est mort. Le général pense que les agents de Ay l’ont supprimé. On parle d’un corps aperçu en aval par un pêcheur, alors que la barque matet s’élevait dans le ciel. Mais les crocodiles l’ont entraîné dans les profondeurs.
— J’ai besoin de ton concours.
— En quoi puis-je t’aider ?
— Pour partir d’ici, nous devons voyager sur le Fleuve.
— En effet.
— Je ne peux, seul, faire affréter un navire. Nous devons partir discrètement. Je t’en conjure, comprends à quel point cela est nécessaire. »
Sans pouvoir en expliquer la raison, Huy espérait encore laisser derrière lui des preuves convaincantes de la mort de la reine. Il s’attendait à ce qu’elle se montre maussade, mais son humeur avait changé et elle entra dans la conspiration avec enthousiasme.
« Tu pourrais le demander à Taheb, suggéra-t-il.
— Pourquoi ne t’en charges-tu pas ?
— Je ne peux pas.
— Pourquoi ? Tu l’as bien connue, autrefois.
— Oui. Autrefois.
— Doutes-tu que l’on puisse lui faire confiance ?
— Aucunement. Mais une démarche de ma part serait malséante.
— Pourquoi donc ? » insista la reine.
C’était une question de fierté. Mais la principale raison était que Taheb ne discuterait pas si la demande provenait de la reine elle-même.
« Parce que nous ne connaissons plus l’intimité d’antan. Mais n’était-elle pas une amie de la cour ? Je l’ai vue aux noces de Nézemmout et de Horemheb.
— Où irons-nous ? s’enquit pensivement la reine.
— D’abord, à Napata.
— Mais c’est au sud !
— Le peuple y est loyal. Nous ne trouverons au nord qu’un danger plus grand. Et tu ne peux rester ici.
— Tu me l’as déjà dit. »
Elle observa un long silence, puis reprit d’un ton glacial :
« Il faudrait donc, dis-tu, que je le lui demande ?
— Que tu le lui dises, rectifia Huy, luttant contre la fatigue.
— Que je le lui ordonne. »
Il se tut.
« Taheb nous aidera, poursuivit la reine avec finesse. Pourquoi crois-tu que mon petit réseau de renseignements est le seul, au palais royal, qui soit resté efficace et fidèle ? »
Elle s’interrompit tristement.
« Mais à présent lui aussi commence à se défaire. Bien sûr, je l’admets, il faut partir. »
Quand Huy regagna sa maison, il eut peine à la reconnaître. Rien ne manquait, mais plus rien ne traînait. Tout, jusqu’aux rouleaux de papyrus sur les étagères, était rangé méticuleusement, et les effigies de Bès et d’Horus qui présidaient sur la pièce centrale étaient exemptes de poussière et de sable pour la première fois depuis des années. La cour était balayée, la salle de bains si nette et propre qu’il semblait inconcevable que, deux nuits plus tôt, elle eût été la scène d’un combat sanglant et fatal.
Il parcourut les pièces qu’il lui faudrait bientôt quitter à jamais. À qui confierait-il cette maison, dont les bras avaient accueilli et protégé son corps meurtri au terme de tant de jours solitaires et désespérés ? Il n’en aurait pas le temps. Il mettrait le verrou et partirait, voilà tout. Sans nul doute, un petit fonctionnaire viendrait plus tard fouiner partout, car la demeure n’était pas conforme aux principes en vigueur sur la propriété. Un temps viendrait peut-être où les gardiens de la conformité contrôleraient toute vie.
Il trouva le billet dissimulé soigneusement sous la statuette de Bès. Un bout de papier portant le cartouche de Ay. Restant seulement le temps de se laver, de se raser, d’appliquer à nouveau du maquillage et de se changer, Huy ressortit pour voir le futur pharaon.
Deux fois plus de soldats arborant la livrée de Ay montaient la garde, parmi lesquels il reconnut plusieurs anciens membres des Mézai Noirs ; toutefois Ay l’attendait et on le fit entrer. Le vieil homme le reçut dans une salle comble, au milieu des allées et venues des serviteurs et des scribes. À deux tables, des secrétaires délivraient des ordres écrits. On aurait pu s’attendre à voir Inény jouer un rôle majeur dans les préparatifs exigés par le nouveau statut de Ay, toutefois Huy s’abstint de s’enquérir de lui.
Ay paraissait plus jeune que jamais et se tenait aussi droit qu’un adolescent. Ses cheveux venaient d’être teints et sa peau ointe d’huile. Il portait une coiffure bleu et or, une longue tunique crème, et un pagne plissé descendant sous le genou. Ses sandales, en cuir lustré, étaient ornées d’attaches d’or figurant des serpents et des scarabées. Il était lourdement parfumé au seshen[24] et son maquillage était pâle comme le voulait la mode. Son collier massif était assorti à sa coiffure, et le mankhet d’or qui faisait contrepoids dans son dos était en forme d’amulette djed[25].
Il était déjà roi.
« Huy !
— Mon seigneur…
— J’ai de bonnes nouvelles pour toi, annonça Ay avec un sourire radieux.
— De quoi s’agit-il ?
— Du moyen d’assurer la réussite de ton plan. Les dieux nous ont envoyé un présent. Bien sûr, ce qui est pour nous un heureux coup du sort est également une tragédie. Mais si la vie répond à un dessein, peut-être la mort en fait-elle autant.
— Que s’est-il passé ? »
Huy ressentait des picotements dans les yeux. Il battit des paupières et se força à être attentif. Le kohol qu’il avait appliqué avait bavé sur ses cils inférieurs et lui brouillait la vue.
« Je dispose d’un corps que tu pourras inhumer en le faisant passer pour l’ancienne reine.
— C’est assurément un don des dieux, dit Huy, sentant l’énergie lui revenir. Où est-il ?
— Sur le Fleuve. On le fait descendre de la capitale du Nord.
— Mais qui ?…
— Il vaut sans doute mieux que Ankhsi l’ignore, recommanda Ay, l’air solennel. C’est la petite Sétépenra.
— Comment est-ce arrivé ?
— On ne le sait pas exactement. Une morsure de serpent, probablement. Elle était dans le jardin du palais quand soudain elle a crié et s’est écroulée. Les médecins ont été convoqués sur-le-champ, bien entendu. Mais lorsqu’ils sont arrivés, il était trop tard.
— Quand cela s’est-il produit ?
— Un pigeon voyageur a apporté le message hier, peu après que le soleil eut dépassé son zénith. J’ai dépêché un courrier à cheval vers le nord afin d’en savoir plus, mais en même temps nous avons renvoyé un pigeon avec ordre de placer la dépouille de la princesse sur un vaisseau-faucon pour faire route jusqu’ici. Mes gens iront à sa rencontre en aval de la cité et la rapporteront la nuit venue. J’espère qu’à présent tu apprendras à me faire confiance, Huy. Je crois t’avoir remboursé ma dette. »
Huy était songeur. Si la mort de Sétépenra était véritablement un accident, elle survenait à point nommé. C’était la sixième fille d’Akhenaton, de deux ans la cadette d’Ankhsenamon avec laquelle elle présentait une forte ressemblance, dans les traits et la silhouette.
« Comment ton autre petite-fille se porte-t-elle, dans la capitale du Nord ?
— Quelles réserves as-tu encore à formuler ? dit Ay, qui le regarda attentivement puis esquissa un mince sourire. J’ai eu tort de te proposer les archives. C’est le poste de Kenamoun que j’aurais dû t’offrir. Mais je crois que tu y serais trop habile pour ma tranquillité. »
Il s’interrompit pour répondre à la question d’un des secrétaires qui rédigeaient les ordres, puis attira Huy à l’écart de la foule, près d’une grande fenêtre d’où l’on avait vue sur le grand temple d’Amon.
« La princesse Néfernéferoura quittera bientôt la Terre Noire. Je suis depuis longtemps en pourparlers, par l’entremise du vizir de la capitale du Nord, avec le roi Bourrabouriash du pays des Deux Fleuves. Une alliance avec eux constituera un rempart contre les Hittites. La princesse va épouser le fils du roi.
— Ainsi, on a disposé du sort de toutes les filles survivantes d’Akhenaton.
— Nul d’entre nous n’aime s’en remettre au hasard, dit Ay d’un ton badin, et, sans attendre de réponse, il retourna au centre de la salle. Au fait, voici Kenna, lança-t-il par-dessus son épaule en désignant un des secrétaires. Dorénavant, c’est avec lui que tu seras en liaison. »
Le secrétaire, un homme d’une trentaine d’années au visage intelligent et aux cheveux coupés ras, regarda Huy sans sourire et lui adressa une brève inclination de tête.
Ay tint parole. Il trouva même un prétexte pour que Senséneb quitte le quartier des médecins et vienne au palais sans éveiller les soupçons de Mérinakhté, en la convoquant pour la consulter sur les préparatifs en vue des funérailles de son père, qui auraient lieu peu après celles du roi. En tant que chef des médecins, il serait enseveli en un site honorifique, à la lisière de la Vallée. Le corps de la petite princesse fut porté secrètement dans une pièce du rez-de-chaussée du palais de Ay. Là, Senséneb appliqua le peu de maquillage et de teinture nécessaires pour faire de la jeune défunte le sosie de sa sœur. Une fois vêtue d’une des tenues de la reine, la métamorphose fut totale. Dissimuler son identité à Ankhsenamon fut un problème que la reine résolut d’elle-même en déclarant qu’elle ne voulait pas voir le corps qui reposerait à sa place. Elle offrirait des prières pour la traversée de son âme à Thot et à Osiris, à Isis et à Nephtys.
« Comment va ta blessure ? demanda Senséneb quand ils se retrouvèrent chez lui.
— Douloureusement. »
Elle sourit, l’examina du bout des doigts.
« Les points de suture devraient rester en place trois jours de plus, mais je pense que tu as assez bien cicatrisé pour que je te les enlève avant mon départ. »
Sa voix faiblit en prononçant ces derniers mots.
« Sois forte, lui dit-il tandis qu’elle lui prenait la main.
— J’essaie. Mais mon cœur me dit que je ne te reverrai jamais.
— Je te suivrai dès que j’aurai la certitude que Ay ne projette pas d’envoyer ses hommes à ta poursuite.
— Il a donné sa parole. »
Il sourit sans mot dire.
« Le navire est prêt ? demanda-t-elle.
— C’est un voilier léger, de la flotte de Taheb, qui convoie du papyrus depuis le Delta. Le papyrus sera livré à Soleb, mais le capitaine a ordre de pousser jusqu’à Napata.
— Est-il digne de foi ?
— La propriétaire du bateau est loyale envers la reine. Quant au capitaine, de l’or l’attend à Napata, pour son usage personnel.
— Quand tout cela sera fini, je ne veux plus jamais vivre d’aventures », dit-elle avec un sourire triste.
Mais Huy ne souriait pas. Il la regardait d’un air grave.
« Il y a autre chose.
— Encore ? dit-elle, effrayée.
— Si, pour une raison quelconque, en arrivant à Napata tu ne te sens pas en sûreté, tu dois emmener la reine avec toi et poursuivre jusqu’à Méroé. Aucun espion de la capitale du Sud ne te suivrait aussi loin, et à l’extrême sud certains sont restés fidèles à la lignée d’Akhenaton. Ils protégeront sa fille. »
Senséneb fut prise de vertige. Elle ne voulait pas aller à Méroé. Tous ses instincts de citadine s’y opposaient. Au moins, Napata était encore une ville de la Terre Noire, appartenant distinctement au sud de l’Empire. Méroé se trouvait aux confins les plus extrêmes, plus loin de la capitale du Sud que la Grande Verte au septentrion. Intérieurement, elle résolut qu’il faudrait un danger considérable pour qu’elle se cache aussi loin, et elle doutait qu’Ankhsenamon fût enthousiaste à l’idée de s’y rendre ; mais elle préféra se taire. Son cœur lui disait qu’elle s’embarquait dans une aventure si folle qu’elle le regretterait le reste de sa vie.
« Quand partons-nous ? demanda-t-elle, sachant qu’il était désormais trop tard pour reculer.
— À l’aube.
— Si tôt ?
— Oui.
— Mais… Et nous ?
— Le temps presse. La dépouille de la princesse Sétépenra sera portée aujourd’hui même au palais royal. La reine y restera jusqu’à la nuit, puis embarquera sur le quai sud. Tu dois rentrer chez toi, mettre Hapou au courant, empaqueter ce dont tu as besoin et, dès qu’il fera sombre, tu viendras me rejoindre ici. Nous devons nous comporter comme si c’était un jour ordinaire.
— À quelle heure dois-je venir, ce soir ?
— Dès que cela sera sans danger.
— Mais si je ne pars qu’à l’aube, à quoi passerons-nous le temps ?
— À sceller notre union », dit Huy, et il l’embrassa.
Tandis que le soleil passait de la barque matet à la barque seqtet, l’appréhension de Senséneb cédait la place à l’animation. Avec l’aide d’Hapou, elle avait empaqueté ses affaires dans un sac en cuir, et constatait qu’il lui fallait très peu de chose. Toutefois, elle se demanda ce que la reine pourrait emporter, et jugea alors préférable de prendre un peu plus que le nécessaire.
Son ka la devançait ; elle commença à se demander à quoi ressemblerait la maison à Napata. Elle ne l’avait pas vue depuis l’enfance, et elle songea au couple qui en avait toujours assuré la garde. Elle avait envoyé une lettre pour les aviser de son arrivée en compagnie d’une amie. Ils ne reconnaîtraient pas la reine. Comment réagiraient-ils en la voyant adulte ? Quelles questions lui poseraient-ils sur sa vie ? Oserait-elle leur dire que son mari les rejoindrait plus tard, et par ce mensonge plein d’espoir tenter le courroux des dieux ? Elle s’aperçut enfin que son seul regret était de partir sans Huy. Quitter la capitale du Sud ne lui causait absolument aucune tristesse.
Elle venait de donner des ordres à Hapou sur les dispositions à prendre concernant la petite ménagerie de son père, qu’elle ne laisserait certainement pas à la merci de Mérinakhté, quand le médecin apparut en personne. Son cœur battit si vite que sa poitrine lui fit mal, son ventre se noua et la tête lui tourna. Mais comme il ne semblait se rendre compte de rien, elle supposa qu’elle était maîtresse d’elle-même en apparence.
Mérinakhté s’était apprêté avec soin. Il avait passé de l’ocre sur ses joues et souligné ses yeux au kohol. Il portait un pagne de dessus plissé, à motifs entrecroisés, noué sur le côté et maintenu par une ceinture frangée, sur un pagne long jusqu’au mollet. Sa tunique avait des manches ouvertes à plis.
« Où vas-tu ? lui demanda-t-elle.
— Je suis heureux que tu remarques mes efforts, dit-il avec un petit sourire triste. Je ne vais nulle part. Je suis venu présenter mes excuses. Ce que je t’ai dit était cruel. J’implore ton pardon et te demande d’accepter ce présent. »
Elle sonda ses yeux gris, indéchiffrables. Elle remarqua avec inquiétude qu’il examinait la pièce où Hapou l’avait fait entrer. Verrait-il les signes de son départ ?
« Je serais venu plus tôt mais ton portail était toujours fermé à clef. T’es-tu absentée ?
— Non. J’étais occupée, c’est tout.
— Voici. »
Il lui tendit une fiole de verre ouvragé, orné d’un motif bleu et blanc de rubans entrelacés. La base et le sommet étaient en or repoussé ; le bas était ciselé de manière à figurer des vagues, et le couvercle représentait un triton soufflant dans une conque.
« Cela vient de Kheftiou. Un onguent parfumé au lait de sirènes. »
Elle ne voulait pas éveiller son hostilité. La fiole était lourde. Le verre dont elle était faite devait être très épais. Elle souleva le couvercle et libéra un délicieux parfum.
« N’en mets pas tout de suite, dit-il très vite. Ce serait dommage de le gaspiller. »
Un faible avertissement résonna dans son cœur, mais elle l’imputa à la répulsion que Mérinakhté avait toujours fait naître en elle. Pourtant il semblait un autre homme, d’une parfaite sincérité. Était-il possible que son ka divisé eût enfin trouvé le chemin de l’unité ?
Elle se borna à le remercier. À son vif soulagement, il se tourna pour partir.
« Je dois me rendre à la Maison de Vie. Je voulais faire la paix avec toi.
— C’est fait.
— Bien. Quant à mon offre, reprit-il après une hésitation, elle tient toujours. Le lien d’amour est bien présent, en ce qui me concerne.
— Je suis navrée.
— Eh bien, si tu changes d’avis… Un temps viendra peut-être où tu seras heureuse d’en avoir la possibilité. »